Article publié sur le site de Paris-Normandie le 11 octobre 2024
C’était quelques heures avant l’annonce d’une diminution de 4000 postes d’enseignants, principalement en maternelle et en élémentaire, dans le cadre du budget 2025 de l’Éducation nationale. L’inquiétude était déjà grande, mercredi 9 octobre 2024, lors d’une conférence de presse à la Maison des syndicats, au Havre, chez des représentants CGT, FSU et SUD de l’éducation. Ils voulaient réagir à une déclaration de Nicole Belloubet, ministre démissionnaire, fin août 2024 : « À la réouverture des académies, nous étions tout proches de l’atteinte de nos objectifs de 100 % de couverture du besoin en enseignants », avait-elle dit.
Un peu plus d’un mois après la rentrée, « force est de constater que la réalité est tout autre en région havraise », a souligné Stéphane Fourrier (FSU). « L’académie de Normandie est forcée de passer de petites annonces. Hier (mardi 8 octobre 2024), il restait 182 postes à pourvoir », ajoutait-il. Le nombre de candidats aux concours, n’est plus suffisant, en raison du niveau des salaires et de la dégradation des conditions de travail, avec des effectifs grandissants en classes, dénoncent les syndicalistes.
Dans le secondaire, « tous les établissements du bassin havrais ou presque » seraient victimes de postes non pourvus. Dans les lycées, « il manque un poste et demi d’enseignant à Claude-Monet, un poste en maths au lycée Jean-Prévost, un en physique à Jules-Siegfried, un en physique et un en maths à Schuman Perret, un en éco-gestion à Guillaume-le-Conquérant », cite Camille Denis (CGT).
Dans le primaire, « il y a eu un enseignant devant chaque classe, mais avec un recours nombreux et dès la rentrée à des contractuels », expose Christophe Hamon (FSU).
Les manques d’effectifs sont criants dans d’autres professions, tels les psychologues de l’éducation nationale (15 postes occupés sur 18) et les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), qui doivent prendre en charge de plus en plus d’élèves, affirme l’intersyndicale.